Avec ce récit photo, je vous emmène en randonnée dans les Dolomites, au Sud Tyrol.

Il y a dans nos montagnes un rêve de liberté, un appel aux joies simples de l’enfance à laquelle il est si facile de succomber.

Les Dolomites méritent-elles réellement cette ferveur presque religieuse qui les entoure. Cette aura qui semble comme envoûter les randonneurs qui ont vu ces cimes… ou est-ce plutôt ce caractère italien qui leur donne cette prétention et cette fierté peut-être trop glorifiée ?
Devrait t-on être un peu jaloux, nous, français, de ces belles randonnées italiennes ? Questions qui venaient me tourmenter durant le trajet, auxquelles je fufais en passant, à tour de rôle de la lecture d’un roman sur kindle ou au visionnage d’un film d’aventure….


TREK DANS LES DOLOMITES

Passé une semaine à découvrir un tracé réalisé spécialement pour cette occasion, le doute n’a plus sa place. Les Dolomites répondent amplement à leur réputation. Je ne souhaitais pas accorder trop d’importance aux promesses qui hantaient les fils photos de mon instagram. Abreuvé que je suis constamment de contenu photo et vidéo sublimé, presque écrasé, par le talent de certains, saurai-je encore me détacher des images, taire peut-être les déceptions de n’avoir pas eu droit à cette lumière parfaite qui ressort de certains clichés pour simplement apprécier le fait d’être là, pour apprécier simplement le réel ?

La marque Salewa m’a invité, en me proposant de tester leur matériel avec d’autres randonneurs, de vérifier par moi-même l’attrait du Tyrol italien : le tyrol du Sud. Appréciant la qualité de leur produit, des chaussures de trail et une veste légère; que je ne manquais pas d’embarquer avec moi jusque là, j’ai accepté avec enthousiasme ce nouveau défi.

Je vous livre au jour le jour, le récit photo de ce beau trek, nommé Alta Via cumulant 150km et 8770m de déniv positif et 8550 de dénivelé négatif au compteur soir plus de 17 000m de dénivelé cumulé. Rassurez-vous, le corps s’habituant, on finit moins fatigué à la fin qu’au premier jour.

 

TREK DOLOMITES JOUR 1 San Ciprieno au refuge Bergamo

Distance : 9km
Temps : 3h (sans compter les pauses)
Dénivelé + : 950m | dénivelé – : 40m

Qu’il est bon d’entendre de nouveaux le murmure de la montagne à chaque pas et de sentir son sourire sur son visage.

Il y a cette excitation de se retrouver de nouveau en montagne. On sort du bus, petite photo commune telle des élèves posant pour une photo de classe. A la regarder, je vois bien que la vingtaine fringante n’est plus de ce monde et avec les habits moulant Salewa, on dirait un peu Roger, pilier de bar, qui va marcher en montagne après avoir abusé de trop nombreuses raclettes. L’impression de ne pas avoir vu et senti les sentiers sous mes pas depuis une éternité. Cette petite anxiété de se dire que l’on va peut-être avoir du mal à suivre le rythme du groupe. C’est un peu le cas au départ, car j’ai tendance à sortir mon appareil, et donc à m’arrêter, à la moindre occasion. Passé les premiers pas, j’applique ma méthode habituelle en reportage. Je prends des photos/vidéos de tout et de rien, comme un possédé, histoire de reprendre mes vieux réflexes. Une majorité du contenu pris ce jour-là ne sera pas forcément exploitable mais peu importe, le but est d’avancer et de se forcer à produire afin d’effectuer l’échauffement des muscles liés à ma créativité. C’est aussi l’occasion de faire connaissance avec les membres de l’équipe et j’échange avec un collègue espagnol, Ruben, même si la barrière de la langue ne rend pas les choses faciles. On est bons derniers mais on rattrape le gros des troupes en milieu de parcours. Quasi 1000 de dénivelé dans les jambes le premier jour, cela vous remet les rouages en places surtout que le corps ne s’est pas encore habitué. Il y a aussi mon drone Mavic Air que j’utilise pour la première fois depuis que le Mavic Pro a soudainement rendu l’âme en Servie… évidemment le drone qui marchait bien la veille dans la chambre fait des siennes aujourd’hui mais après quelques tentatives et de longues minutes perdues, j’arrive enfin à le faire décoller alors que l’on arrive au refuge Bergamo sur les dernières lueurs. Simone cherche un modèle pour le soir et je conviens d’en être (cela serq d’ailleurs la seule nuit), j’ai laissé les autres à des camarades bien plus résistants.

On monte au dernier étage où on a les lits sous les toits. Je fais l’erreur de prendre le lit juste en face de l’escalier, je vous le déconseille, je fus frigoriphié durant la nuit malgré plusieurs couvertures. Je pense qu’il y a un problème d’isolation quelque part car je ne fus pas le seul. Le repas de refuge, simple mais nourrissant, comme se doit de l’être un repas de refuge nous engourdit rapidement. Je sors prendre l’air avec Simone pour les photos nocturnes. Au départ, je joue le modèle et quand c’est à mon tour de passer derrière l’appareil, malheureusement, c’est à ce moment là que les nuages viennent faire des siennes…

Tant pis, ainsi en va le jeu. Simone rapporte de magnifiques photos, c’est l’essentiel. Mission accomplie. Une bonne douche chaude plus tard (attention, elles marchent au jeton donc préparez vous d’avance) et le sommeil ne tarde pas à nous emporter.

Ruben | son instagram : buffalosholdier

Pascal | son uibstagram : pazcal__

Rosin | journaliste à Outsider magazine

Maciej | journaliste à Gory Magazin

Simone | photographe pro, son instagram : simone.mondino

Klaus | journaliste à sport Aktiv

TREK DOLOMITES JOUR 1 J2 Refuge Bergamo à Frierdrich august Hutte

Distance : 18km
Temps : 6h (sans compter les pauses)
Dénivelé + : 1090m | dénivelé – : 950m

Ci et là, on forge des souvenirs impérissables que l’on sait graver dans notre coeur à jamais. Les refuges sont des portes vers notre jardin secret, un temps où l’enfance nous permettait de nous émerveiller sans honte. Peut-être est-ce pour cela que j’aime tant les montagnes… elles m’autorisent à m’émerveiller à nouveau.

La montée d’emblée depuis le refuge de Bergamo met bien en jambe jusqu’au passage de Moglignon à 2598m qui est le point culminant de la journée. Pascal, le plus jeune et actif du groupe escalade quelques monticules roches et nous fait quelques pauses photos. Avec Egon, notre guide, on dévale la piste depuis le col car je suis responsable des réseaux sur la page facebook de Salewa en ce premier jour de publication et je souhaite absolument publier les photos travaillées la veille (car oui, je me trimbale mon ordinateur avec moi : surface pro i7 pour bosser). Je profite du wifi pendant qu’il en est encore temps. Le groupe qui arriva une quinzaine de minutes plus tard. On fait une pause rafraîchissement au refuge. De mon côté, je me suis déjà enfilé quelques pintes d’eau aromatisée à la fleur de montagne : Eidelweiss. Il est beau ce refuge Alpe di Tires à 2200m où j’avais eu la chance de dormir lors de mon premier séjour dans les Dolomites ; séjour où j’avais fait la rencontre et un court interview du fameux Alex Honnold. Un confort cosy
Le déjeuner n’est pas encore d’actualité et il se ferra quelque peu attendre. On arrive affamés au refuge Malga Sasso Piatto. Je mange comme un ogre et certains se demandent ou est ce que j’emmagazine tout cela. On avait l’intention initiale de faire un petit sommet AR sur place en rando (sommet que j’avais fait la dernière fois) mais l’atmosphère après le copieux déjeuner est davantage focalisé sur la bronzette sur la pelouse histoire de digérer et de repartir tranquillement. La montée initialement prévue nous aurait fait arriver au refuge Frierdrich August vers 18h30.

Arrivé au refuge Frierdrich August on décide de repartir sur une petite tournée de Eidelwasser (on est devenu accro) en profitant du soleil pour se détendre sur les bancs après avoir posé les sacs dans les chambres pour 5 sous les combes au premier étage dans la grange adjacente au refuge. Petites mais confortables. Des douches chaudes sans jetons. Quelques uns d’entre nous iront jusqu’à l’antenne à gauche du refuge en espérant y capter une belle lumière sur le couchant, mais la meilleure vue au final sera celle, depuis les baies vitrées, au chaud, dans la salle à manger du refuge. La nuit est douce bien qu’elle ne semble que trop courte.

Simone, photographe pro, est là dès l’aurore pour les premières lumières. Je le rejoins peu après les faits (je suis assez lent pour m’extirper du lit au réveil) mais je profite davantage de l’instant que de mon appareil photo n’ayant pas, comme lui, embarqué mon trépied pour ce trek. J’ai préféré voyagé léger.

 

TREK DOLOMITES J3 Frierdrich august Hutte à Franz Kostner Hutte

Distance : 19km
Temps : 9h (sans compter les pauses)
Dénivelé + : 1250m | dénivelé – : 950m

Lorsque tu regardes vers le bas et que l’appel du vide n’est plus si effrayant alors tu sais que tu peux viser le ciel plus sereinement.


Jour de via Ferrata “Pössnecker/ ferrata delle Mesules”. On part d’un bon rythme. 1H15 de marche depuis le refuge environ pour arriver sur la première voie. On a pu négocier le fait de se délester d’une bonne partie de notre matos non indispensable sinon, personnellement, le challenge aurait été bien plus rude. Les premiers 50m sont assez exigeants car il faut que la machine se dérouille mais après avoir pris la confiance, je pars en tête avec Ruben et l’aval de notre guide Egon. Les parois sont raides mais la vue est magnifique. Le sac est bien plus léger.

Depuis Sella Pass 2.144m on monte au Piz Selva” à 2.941m. La journée, longue, est loin d’être finie. On a encore les plateaux à traverser. Pause pour se réhidrater au Rif. Boé à 2.871m. Gourmand que nous sommes, je partagerai une part de gateau au chocolat avec de la crème en compagnie de Ruben tout en piquant quelques fourchettes de tartes aux pommes à mes compagnons de route. Une dernière montée que je fais au pas de course, revigoré que je suis par cet apport de sucre et ensuite j’attends calmement l’arrivée du reste du groupe (sans Simone qui n’a pas participé à la via ferrata, ayant peur du vide) jusqu’au “Piz Boé” 3.152m où se trouve le refuge Capanna Piz Fassa”. Ah les amis cette vue, cette vue… une bonne soupe, quelques saucissons et bouts de from’ton plus tard, c’est parti pour la descente jusqu’au refuge Franz Kostner à 2500m. J’ai le pied léger et je pars devant en attendant les autres. J’en profite pour réaliser quelques prises de drone et des photos. La nuit tombant, je décide de courrir pour annoncer à la gardienne du groupe que le reste du groupe arrive mais qu’il sera en retard. Les cuisines nous attendront peut avant la fermeture. J’ai peut-être un peu trop poussé la machine aujourd’hui car le dîner ne se passe pas très bien. Un peu de balonnements et la dhiarée, heureusement, un cachet plus tard et le lendemain, après une bonne nuit de sommeil, c’est oublié. Certains dormiront dehors en mode bivouac, d’autres dans le refuge moi je partage une mini chambre confortable avec Simone à 2 pas du refuge.

Suite du récit du trek dans les Dolomites

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merci à la marque Salewa ainsi qu’à l’office de tourisme du Tyrol du Sud de m’avoir permis de participer à cette belle aventure.